Avec l’Alfasud, le constructeur italien Alfa Romeo souhaite se développer en proposant une compacte moderne et populaire. Malgré des investissements colossaux, des problèmes de production récurrents empêcheront la petite Alfa de s’imposer durablement sur le marché.
HISTOIRE
L’Alfa du sud
À la fin des années 1960, Alfa Romeo investit d’importantes sommes d’argent dans une nouvelle usine implantée dans le sud de l’Italie afin de produire la future compacte de la marque. Les investissements sont également considérables pour la conception de l’Alfasud, avec le développement d’une toute nouvelle plateforme à traction avant (inédit chez Alfa Romeo) et l’adoption de solutions techniques modernes comme le moteur Boxer, des freins avant accolés à la boîte de vitesses et un train avant McPherson. L’objectif est ambitieux, produire 300.000 voitures par an et créer 16.000 emplois dans la région. Le développement de l’Alfasud est confié à l’ingénieur Rudolf Hruska, tandis que le design est signé Giugiaro. Finement dessinée pour favoriser l’aérodynamisme, l’Alfasud est présentée pour la première fois au public le 1er Novembre 1971 au Salon de l’automobile de Turin. Cependant, la mise en production prend du retard à cause de la mise au point laborieuse de la nouvelle usine, et ne démarre qu’en Avril 1972. Au lancement, l’Alfasud est proposée en une seule version quatre portes, dotée d’un 1.186 cm3 développant 63 ch. La présentation se veut flatteuse, mais d’importants problèmes de finition et l’utilisation de matériaux de qualité médiocre (similicuir, caoutchouc) entachent rapidement sa réputation. Le lancement en France intervient avec le millésime 1973.
En 1974 apparaît la version deux portes baptisée ti. Elle se distingue par une présentation plus sportive (calandre à quatre phares, spoiler avant, becquet arrière) et reçoit un moteur porté à 68 ch. grâce à un carburateur double corps. L’équipement est enrichi (appuie-têtes, compte-tours, moquette). L’année suivante, le moteur de la version de base adopte l’arbre à cames de la ti, sans gain de puissance. Le freinage devient assisté et de nouveaux enjoliveurs chromés apparaissent, tandis que les supports d’essuie-glace passent du chrome au noir. Désormais, la berline quatre portes est proposée en deux finitions, la version N (Normale) dépourvue d’enjoliveurs, et la version L (Luxe), mieux équipée (butoirs de pare-chocs, lunette arrière chauffante, moquette, compte-tours, …). Au même moment est lancée la version break deux portes, appelée Giardinetta, reprenant le moteur de la berline et dotée d’une banquette rabattable. En 1976, le break Giardinetta entre en production, tandis qu’apparaît la version 5m de la berline, dotée de la boîte de vitesses à cinq rapports de la ti. Elle se distingue par un autocollant “5m” sur les custodes arrière. De nouveaux supports de boîte de vitesses, un carter de protection pour les courroies de distribution et un pare-brise feuilleté sont introduits.
Super
En 1977, la boîte de vitesses à cinq rapports est généralisée sur la berline L et la Giardinetta. De nouvelles bougies apparaissent et les vitrages (pare-brise et lunette arrière) sont revus. En 1978, l’Alfasud ti reçoit un 1.286 cm3 de 76 ch. Le marché allemand bénéficie de deux séries limitées (Tour d’Europe II et Corsa 7). Quelques semaines plus tard, la berline Super est présentée. Basée sur la carrosserie quatre portes, elle gagne 4,5 cm. en longueur et adopte de nouveaux pare-chocs, des clignotants avant orange et des prises d’air noires. L’intérieur est modernisé (nouvelle planche de bord, nouveaux sièges, appuie-têtes). Sous le capot, elle reçoit un 1.286 cm3 de 68 ch. En parallèle, la ti adopte un nouveau 1.5 l. de 85 ch., remplaçant le moteur de 76 ch. introduit quelques mois plus tôt. Elle se distingue par des pare-chocs plus enveloppants, des extensions d’ailes en plastique, des éléments extérieurs peints en noir, des voies élargies de 13 mm. et un embrayage renforcé. En 1979, la banquette arrière reçoit des ceintures de sécurité et la gamme s’étoffe avec la ti 1350 (79 ch.). En cours d’année, la berline 5m et la ti 1200 sont supprimées. La Super accueille deux nouvelles motorisations, un 1.3 l. (71 ch.) et un 1.5 l. (85 ch.). La Giardinetta abandonne sa version 1200 au profit de la 1350. À partir de 1980, les moteurs 1200 disparaissent définitivement. Le marché anglais reçoit une série limitée ti S basée sur la ti 1500. En cours d’année, l’Alfasud est restylée avec nouveaux pare-chocs, clignotants avant débordant sur les ailes, nouvelle calandre, poignées de portes, baguettes latérales et feux arrière redessinés. L’habitacle adopte une planche de bord modernisée (montre à quartz, nouvelle boîte à gants), de nouveaux sièges et une banquette arrière avec accoudoir central et trappe à skis. La berline est alors disponible avec quatre motorisations (1.2 l. de 63 ch., 1.2 l. de 68 ch., 1.3 l. de 79 ch. et 1.5 l. de 85 ch.). La ti est également restylée avec nouveaux pare-chocs, calandre, aileron arrière et bas de caisse. L’habitacle reçoit une instrumentation plus complète, un volant à trois branches et une sellerie bicolore. Elle est proposée avec le 1.3 l. (86 ch.) et le 1.5 l. (95 ch.).
En 1981, la finition N disparaît et apparaît une série limitée by Valentino (3.969 exemplaires). En cours d’année, une carrosserie à hayon trois portes est introduite ainsi qu’une série spéciale ti Speciale Quadrifoglio. En 1982, toute la gamme adopte l’allumage électronique. En cours d’année, la version Junior est présentée, avec un équipement simplifié et un 1.2 l. de 68 ch. (6.000 exemplaires). Plusieurs séries limitées voient le jour en Allemagne (Torofino, All White) et en Angleterre (ti X). En 1983, une carrosserie cinq portes est introduite, entraînant un remaniement complet de la gamme. La quatre portes n’est plus disponible qu’avec le 1.2 l. de 63 ch. La cinq portes est proposée en 1.2 l. (68 ch., finition Super) et en 1.3 l. (79 ch., finition Super Confort), cette dernière étant aussi disponible en version trois portes. Une déclinaison sportive, la Quadrifoglio Oro, reçoit le 1.5 l. de 95 ch. Quelques semaines plus tard, la gamme est encore élargie avec la Super 1.3 Affaires (trois portes), la Quadrifoglio 1.5 (cinq portes) et la ti 1.5 (trois portes), dont la puissance atteint 105 ch. et qui se distingue par ses jantes Speedline chaussées de pneumatiques TRX. L’ensemble de la gamme adopte des rapports de boîte de vitesses allongés pour réduire la consommation. Dès 1984, la gamme Alfasud est drastiquement réduite puisque seules subsistent les versions ti trois portes. En effet, sa remplaçante, l’Alfa Romeo 33, vient d’être présentée. À la fin du millésime 1984, après 13 années de carrière, l’Alfasud disparaît définitivement.
L’Alfasud marque un tournant dans l’histoire du constructeur italien. Fruit d’un investissement colossal dans une région défavorisée de l’Italie, elle inaugure la traction avant chez Alfa Romeo. Mais avec seulement 951.928 exemplaires produits, elle n’atteindra jamais ses objectifs. La faute à des problèmes récurrents de finition et surtout de corrosion, aggravés par des difficultés de production (pénuries de pièces, grèves, …) qui ternirent sa réputation tout au long de sa carrière.
À la fin des années 1960, Alfa Romeo investit d’importantes sommes d’argent dans une nouvelle usine implantée dans le sud de l’Italie afin de produire la future compacte de la marque. Les investissements sont également considérables pour la conception de l’Alfasud, avec le développement d’une toute nouvelle plateforme à traction avant (inédit chez Alfa Romeo) et l’adoption de solutions techniques modernes comme le moteur Boxer, des freins avant accolés à la boîte de vitesses et un train avant McPherson. L’objectif est ambitieux, produire 300.000 voitures par an et créer 16.000 emplois dans la région. Le développement de l’Alfasud est confié à l’ingénieur Rudolf Hruska, tandis que le design est signé Giugiaro. Finement dessinée pour favoriser l’aérodynamisme, l’Alfasud est présentée pour la première fois au public le 1er Novembre 1971 au Salon de l’automobile de Turin. Cependant, la mise en production prend du retard à cause de la mise au point laborieuse de la nouvelle usine, et ne démarre qu’en Avril 1972. Au lancement, l’Alfasud est proposée en une seule version quatre portes, dotée d’un 1.186 cm3 développant 63 ch. La présentation se veut flatteuse, mais d’importants problèmes de finition et l’utilisation de matériaux de qualité médiocre (similicuir, caoutchouc) entachent rapidement sa réputation. Le lancement en France intervient avec le millésime 1973.
En 1974 apparaît la version deux portes baptisée ti. Elle se distingue par une présentation plus sportive (calandre à quatre phares, spoiler avant, becquet arrière) et reçoit un moteur porté à 68 ch. grâce à un carburateur double corps. L’équipement est enrichi (appuie-têtes, compte-tours, moquette). L’année suivante, le moteur de la version de base adopte l’arbre à cames de la ti, sans gain de puissance. Le freinage devient assisté et de nouveaux enjoliveurs chromés apparaissent, tandis que les supports d’essuie-glace passent du chrome au noir. Désormais, la berline quatre portes est proposée en deux finitions, la version N (Normale) dépourvue d’enjoliveurs, et la version L (Luxe), mieux équipée (butoirs de pare-chocs, lunette arrière chauffante, moquette, compte-tours, …). Au même moment est lancée la version break deux portes, appelée Giardinetta, reprenant le moteur de la berline et dotée d’une banquette rabattable. En 1976, le break Giardinetta entre en production, tandis qu’apparaît la version 5m de la berline, dotée de la boîte de vitesses à cinq rapports de la ti. Elle se distingue par un autocollant “5m” sur les custodes arrière. De nouveaux supports de boîte de vitesses, un carter de protection pour les courroies de distribution et un pare-brise feuilleté sont introduits.
Super
En 1977, la boîte de vitesses à cinq rapports est généralisée sur la berline L et la Giardinetta. De nouvelles bougies apparaissent et les vitrages (pare-brise et lunette arrière) sont revus. En 1978, l’Alfasud ti reçoit un 1.286 cm3 de 76 ch. Le marché allemand bénéficie de deux séries limitées (Tour d’Europe II et Corsa 7). Quelques semaines plus tard, la berline Super est présentée. Basée sur la carrosserie quatre portes, elle gagne 4,5 cm. en longueur et adopte de nouveaux pare-chocs, des clignotants avant orange et des prises d’air noires. L’intérieur est modernisé (nouvelle planche de bord, nouveaux sièges, appuie-têtes). Sous le capot, elle reçoit un 1.286 cm3 de 68 ch. En parallèle, la ti adopte un nouveau 1.5 l. de 85 ch., remplaçant le moteur de 76 ch. introduit quelques mois plus tôt. Elle se distingue par des pare-chocs plus enveloppants, des extensions d’ailes en plastique, des éléments extérieurs peints en noir, des voies élargies de 13 mm. et un embrayage renforcé. En 1979, la banquette arrière reçoit des ceintures de sécurité et la gamme s’étoffe avec la ti 1350 (79 ch.). En cours d’année, la berline 5m et la ti 1200 sont supprimées. La Super accueille deux nouvelles motorisations, un 1.3 l. (71 ch.) et un 1.5 l. (85 ch.). La Giardinetta abandonne sa version 1200 au profit de la 1350. À partir de 1980, les moteurs 1200 disparaissent définitivement. Le marché anglais reçoit une série limitée ti S basée sur la ti 1500. En cours d’année, l’Alfasud est restylée avec nouveaux pare-chocs, clignotants avant débordant sur les ailes, nouvelle calandre, poignées de portes, baguettes latérales et feux arrière redessinés. L’habitacle adopte une planche de bord modernisée (montre à quartz, nouvelle boîte à gants), de nouveaux sièges et une banquette arrière avec accoudoir central et trappe à skis. La berline est alors disponible avec quatre motorisations (1.2 l. de 63 ch., 1.2 l. de 68 ch., 1.3 l. de 79 ch. et 1.5 l. de 85 ch.). La ti est également restylée avec nouveaux pare-chocs, calandre, aileron arrière et bas de caisse. L’habitacle reçoit une instrumentation plus complète, un volant à trois branches et une sellerie bicolore. Elle est proposée avec le 1.3 l. (86 ch.) et le 1.5 l. (95 ch.).
En 1981, la finition N disparaît et apparaît une série limitée by Valentino (3.969 exemplaires). En cours d’année, une carrosserie à hayon trois portes est introduite ainsi qu’une série spéciale ti Speciale Quadrifoglio. En 1982, toute la gamme adopte l’allumage électronique. En cours d’année, la version Junior est présentée, avec un équipement simplifié et un 1.2 l. de 68 ch. (6.000 exemplaires). Plusieurs séries limitées voient le jour en Allemagne (Torofino, All White) et en Angleterre (ti X). En 1983, une carrosserie cinq portes est introduite, entraînant un remaniement complet de la gamme. La quatre portes n’est plus disponible qu’avec le 1.2 l. de 63 ch. La cinq portes est proposée en 1.2 l. (68 ch., finition Super) et en 1.3 l. (79 ch., finition Super Confort), cette dernière étant aussi disponible en version trois portes. Une déclinaison sportive, la Quadrifoglio Oro, reçoit le 1.5 l. de 95 ch. Quelques semaines plus tard, la gamme est encore élargie avec la Super 1.3 Affaires (trois portes), la Quadrifoglio 1.5 (cinq portes) et la ti 1.5 (trois portes), dont la puissance atteint 105 ch. et qui se distingue par ses jantes Speedline chaussées de pneumatiques TRX. L’ensemble de la gamme adopte des rapports de boîte de vitesses allongés pour réduire la consommation. Dès 1984, la gamme Alfasud est drastiquement réduite puisque seules subsistent les versions ti trois portes. En effet, sa remplaçante, l’Alfa Romeo 33, vient d’être présentée. À la fin du millésime 1984, après 13 années de carrière, l’Alfasud disparaît définitivement.
L’Alfasud marque un tournant dans l’histoire du constructeur italien. Fruit d’un investissement colossal dans une région défavorisée de l’Italie, elle inaugure la traction avant chez Alfa Romeo. Mais avec seulement 951.928 exemplaires produits, elle n’atteindra jamais ses objectifs. La faute à des problèmes récurrents de finition et surtout de corrosion, aggravés par des difficultés de production (pénuries de pièces, grèves, …) qui ternirent sa réputation tout au long de sa carrière.